Face aux tensions croissantes entre l’Iran et les pays occidentaux, notamment les États-Unis, l’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien, également connu sous le nom de Plan d’action global commun (JCPOA), est plus que jamais incertain. Cet article se propose d’analyser les enjeux et perspectives liés à cet accord, ainsi que les défis que doivent relever les différentes parties prenantes pour garantir sa pérennité.
Retour sur l’accord de 2015 et ses objectifs
L’accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 par l’Iran, les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, avait pour but de limiter le programme nucléaire iranien en échange de la levée progressive des sanctions économiques qui pesaient sur le pays. Le JCPOA visait ainsi à empêcher l’Iran de développer une arme nucléaire tout en permettant à Téhéran de poursuivre ses activités nucléaires civiles dans un cadre strictement encadré.
Les conséquences du retrait américain
En mai 2018, le président américain Donald Trump a annoncé unilatéralement le retrait des États-Unis de l’accord, jugeant celui-ci insuffisant pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et pour contrer son influence régionale. Depuis lors, Washington a rétabli et renforcé les sanctions économiques contre Téhéran, plongeant le pays dans une crise économique et poussant les autorités iraniennes à réduire progressivement leur respect des engagements pris dans le cadre du JCPOA.
Les tentatives européennes pour sauver l’accord
Malgré le retrait américain, les autres signataires de l’accord ont cherché à maintenir celui-ci en vigueur, en mettant notamment en place un mécanisme appelé Instex pour faciliter les transactions commerciales avec l’Iran et contourner les sanctions américaines. Toutefois, ce mécanisme n’a pas suffi à compenser l’impact des sanctions sur l’économie iranienne et à convaincre Téhéran de respecter intégralement ses engagements.
L’avenir incertain du JCPOA sous l’administration Biden
Avec l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis en 2020, un nouvel espoir est né quant au sauvetage de l’accord. En effet, le nouveau président américain s’est dit favorable à un retour des États-Unis dans le JCPOA si l’Iran revenait à respecter pleinement ses engagements. Cependant, les négociations entamées depuis avril 2021 entre les différentes parties prenantes peinent à aboutir, en raison notamment de divergences sur la levée des sanctions et sur les garanties que doit fournir l’Iran en matière de transparence et de respect des dispositions de l’accord.
Les défis à relever pour garantir la pérennité de l’accord
Au-delà des questions liées aux sanctions et au respect des engagements, plusieurs défis majeurs doivent être relevés pour assurer la pérennité du JCPOA. Parmi ceux-ci figurent la nécessité de renforcer les mécanismes internationaux de contrôle et de vérification du programme nucléaire iranien, d’aborder les questions non couvertes par l’accord initial (telles que le programme balistique iranien ou le soutien à des groupes armés dans la région), ainsi que d’associer davantage les pays du Moyen-Orient directement concernés par les répercussions sécuritaires liées au nucléaire iranien.
Face à ces enjeux, il est essentiel que les parties prenantes fassent preuve de volonté politique et de pragmatisme pour trouver un compromis durable permettant de préserver l’accord sur le nucléaire iranien et d’éviter une escalade des tensions dans une région déjà marquée par de nombreux conflits. La balle est désormais dans le camp des négociateurs, qui devront redoubler d’efforts pour parvenir à un accord satisfaisant pour toutes les parties.